Audinot.
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Dépofe qu'en 1752 il cft entré au fervice deM. le duc de Duras actuellement maréchal de France. Que M. le duc de Duras, à fon retour de fon ambaffade d'Efpagne, fixa fon domicile, en 1756, grande rue du faubourg Saint-Honoré. Que le dépofant, qui demeuroit dans le même hôtel, fit connoiffance du ficur Audinot, maitre percuâuier, qui demeuroit auffi grande rue du faubourg Saint-Honoré, et deû. cj^wlit fleur Audinot que le dépofant vit depuis ledit Nicolas-Médard Audin^H-Afrère, en forte que le dépofant fe lia depuis avec lefdits fieurs AudinoJ^JeP et la femme dudit Audinot, perruquier, ainfi qu'avec ladite femmede Laprairie, qui paflbit pour la femme dudit Nicolas-Médard Audinot. Commé auffi dépofe qu'il n'a eu aucune connoiffance des deux enfans que ledit Nicolas-Médard Audinot a eus de ladite femme Laprairie dans les années 1756 ct 1758. Plus dépofe qu'au commencement de l'année 1759, il alla voir plufieurs fois ledit Nicolas-Médard Audinot dans une chambre que lui et ladite femme Laprairie occupoient dans une maifon rue des Bou­cheries, faubourg Saint-Germain. Que ledit Audinot étoit alors employé à l'Opéra-Comique. Que ladite femme Laprairie accoucha dans ladite chambre d'une fille; qu'il n'étoit pas préfent à cet accouchement. Que le lendemain, vers les huit heures du foir, l'enfant fut portée par Ia fage-femme à l'églife de Saint-Sulpice. Qu'il tint cette enfant fur les fonts de baptême conjointement avec la femme dudit Audinot, perruquier. Qu'il ne fe fouvient pas des noms de baptême qui furent donnés à cette enfant, ni fi le père fut préfent au baptême, et le même foir il foupa dans la chambre dudit Audinot, où étoit la femme en couches, avec ledit Audinot, perruquier, et fa femme. Plus dépofe qu'il croyoit alors que ledit Audinot, rhuficien, et ladite femme Laprairie étoient mariés enfemble parce qu'ils paffoient pour mari et femme ; mais que depuis il a appris tant par ledit Audinot, perruquier, et fa femme que par ledit Audinot, muficien, et ladite femme de Laprairie, que ledit Audinot, muficien, n'étoit pas marié avec ladite femme de Laprairie dont le mari étoit architecte à Nanci et encore vivant et que c'eft par cette raifon que lui dépofant l'a ci-deffus nommée femme.de Laprairie et non pas femme Audinot. Plus dépofe qu'il a continué de voir ledit Audinot, muficien, ladite femme de Laprairie et ladite fille Audinot, que l'on appeloit vulgairement Eulalie. Que ledit Audinot et ladite femme de Laprairie ont toujours vécu enfemble comme mari et femme dans une même maifon commune.Que lorfqù'il a mangé avec eux, c'étoit toujours à la même table. Que l'on appeloit ladite femme La­prairie madame Audinot et que ladite Eulalie Audinot a toujours été regardée comme leur fille légitime parce que le père et la mère paffoient pour mari et femme. Plus dépofe que ladite femme de Laprairie a ceffé de vivre avec ledit fieur Audinot pour aller demeurer rue Villedo, dans une maifon qu'elle occupe encore actuellement. Qu'il a connoiffance qu'on l'appelle depuis long­tems madame de Laprairie quoique ce foit la même qui ait demeuré et vécu depuis fi longtems avec ledit fleur Audinot, muficien, et qu'on la nommât dans ce tems madame Audinot. Plus qu'il a connoiffance que ladite fille Audinot, nommée Eulalie, a demeuré pendant quelque tems avec ladite femme